La Croatie est un état européen de taille moyenne formé de deux régions distinctes par leurs caractéristiques naturelles et géographiques. La Croatie continentale appartient géographiquement et culturellement à l'Europe centrale, tandis que le littoral croate appartient au bassin méditerranéen. La Croatie n'est devenue un état indépendant qu'en 1990 à l'issue du processus de désintégration de la Yougoslavie et d'une guerre contre la Serbie et le Monténégro. La Croatie est devenue une république indépendante et souveraine régie par une constitution proclamée par le parlement croate en 1990 et reconnue internationalement en 1992.
Il est constitué de trois bandes horizontales d’égale largeur : rouge, blanc, bleu (de haut en bas), et du blason national placé en son centre. Le battant du drapeau (la largeur) est exactement le double du guindant (sa hauteur). Établi, d’une part, sous l’influence de la Révolution française qui popularisa le tricolore comme symbole de la liberté, et d’autre part, comme combinaison des couleurs des armoiries traditionnelles (de gueules et d’argent pour la Croatie, d’azur et d’argent pour la Slavonie, et d’azur et d'or pour la Dalmatie), le drapeau croate moderne visait à représenter, au siècle dernier, les aspirations à l’unification des pays croates prônée par le Renouveau national croate.
Finalement c’est en 1848 que le tricolore rouge-blanc-bleu est officialisé, fusion du drapeau rouge et blanc de la Croatie, et du drapeau bleu et blanc de Slavonie. Sanctionné ensuite par le Compromis croato-hongrois de 1868 comme « drapeau unifié du Royaume Triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie », il constitue depuis le drapeau national croate.
Après avoir été adopté par l'éphémère Etat des Croates, Serbes et Slovènes (29 oct. - 1er déc. 1918), il fut suspendu au moment de la création du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, future monarchie yougoslave. Le Compromis serbo-croate de 1939 qui donna naissance à la Banovine de Croatie le réintroduira, et l'usage consacrera alors l'emploi du blason (coiffé parfois de la couronne royale) comme emblème national indissociable, au centre du drapeau tricolore.
Entre 1941 et 1945, le gouvernement d'Ante Pavelic, à l'instar des autres régimes collaborationistes d'Europe, usurpa les symboles nationaux traditionnels. Ainsi, il ajouta dans l'angle supérieur gauche du drapeau un "U", sigle du parti oustachi. Après la Seconde Guerre mondiale, la République socialiste de Croatie (1945-1990), l'une des entité fédérée de la Yougoslavie titiste, reprend naturellement le tricolore croate à son compte, mais remplace le blason historique par l'étoile rouge communiste.
Celui-là demeurera néanmoins, et jusqu'à l'indépendance en 1991, au centre des armes officielles de la république croate au sein de la fédération yougoslave. Conformément à l'iconographie communiste habituelle, il sera toutefois flanqué de gerbes de blé et coiffé de l'étoile rouge.
Finalement, le drapeau croate traditionnel frappé du blason historique a refait son apparition au lendemain des premières élections démocratiques d'avril 1990. Après l'adoption de la nouvelle Constitution du 22 décembre 1990, une loi en a fixé précisément les proportions et a entériné les modifications qui lui ont été apportées à cette époque. Celles-ci concernent principalement la couronne des cinq écus régionaux qui coiffe désormais le blason historique. Le drapeau national ou drapeau d’État fait désormais également office de pavillon marchand et pavillon d’État.
Figurant au centre du drapeau national, le blason d’État est constitué en premier lieu du blason historique croate : un écu échiqueté (damier) de vingt-cinq pièces (ou carreaux) alternativement de gueules (rouges) et d’argent (blancs) – les cantons (carreaux d’angle) étant de gueules.
L’écu est lui-même coiffé d’une couronne stylisée composée de cinq écussons (pointes vers le chef) représentant les armes historiques médiévales des pays croates, de dextre à senestre : sur champ (fond) d’azur une étoile d’or à six rais surmontant un croissant d’argent (Vieille Croatie ou Illyrie) ; trois bandes horizontales d’azur profond (à l’origine elles étaient d’argent) sur champ de gueules (Dubrovnik) ; champ d’azur chargé de trois têtes de léopard (lions vus de face) d’or couronnées (Dalmatie) ; une chèvre d’or aux cornes et sabots de gueules sur champ d’azur sombre (Istrie) ; enfin, sur champ d’azur, une fasce (bande horizontale) de gueules bordée d’argent et chargée d’une martre passante de sable à ventre d’argent (tête à dextre), le tout surmonté d’une étoile d’or à six rais (Slavonie). L’ensemble, écu et écussons, est bordé d’un fin liseré rouge.
Nota : L’ordre des couleurs - rouge ou blanc dans les angles - continuera quant à lui à varier jusqu’au XXe siècle pour, semble-t-il, se fixer définitivement ces cinquante dernières années.
La légende du blason :
La Croatie est connue pour sa tradition d’échec. Le début de cette tradition est lié à la légende du blason croate, Les pièces de gueules et d’argent (4x4) comme le blason de la Croatie apparaît pour la première fois en 1508 sur le portrait de Fridrich III de Habsbourg, peint par Hans Burgkmair.
Un échiqueté complet de 8 x 8 pièces apparaît dans l’acte avec lequel le 1 janvier, 1527 le parlement confirme Ferdinand Ier de Habsbourg pour roi de Croatie. Après est crée la légende qui dit que le roi croate Drzislav (surnommé le roi Suronja) fut capturé par les Vénitiens et qu'il a joué le match d'échec où son adversaire fut le doge Petar II Orseolo. Il a gagné trois parties et sa liberté. Dans une version de cette légende, il a gagné aussi le pouvoir des certaines villes dalmates. Après le roi Drzislav a mis l’échiquier dans le blason.
Les vers de l’hymne national croate ont été composés par Antun Mihanovic (1796-1861). Le texte en a été publié pour la première fois en 1835 sous le titre « Horvatska domovino » [La patrie croate] dans la revue « Danica ».
En 1846, le jeune cadet de Glina, Josip Runjanin (1821-1878), l’a mis en musique, avant que celle-ci ne soit définitivement harmonisée en 1891 par Vatroslav Lichtenegger. Dès la même année, ce chant fut entonné pour la première fois en tant qu’hymne national sous le titre « Lijepa naša domovino », ou plus communément « Lijepa nasa » [Notre belle].
Ecouter l'hymne croate :
Lijepa nasa domovino
Lijepa Nasa Domovino,
Oj junacka zemljo mila,
Stare slave djedovino,
Da bi vazda sretna bila!
Mila, kano si nam slavna,
Mila si nam ti jedina,
Mila kuda si nam ravna,
Mila kuda si planina!
Teci Savo, Dravo teci,
Nit ti, Dunav, silu gubi!
Sinje more, svijetu reci,
Da svoj narod Hrvat ljubi!
Dok mu njive sunce grije,
Dok mu hrasce bura vije,
Dok mu mrtve grobak krije,
Dok mu zivo srce bije.
Notre belle patrie
Qu'elle est belle notre patrie !
Féconde mère de héros,
A jamais sois fière et chérie,
Antique legs de leurs travaux.
Notre amour égal à ta gloire,
Notre amour est seul tout à toi.
Nous aimons tes plaines de moire,
Tes montagnes au port de roi.
Roule ô Save : tes flots rapides,
Et toi, Danube, hâte ton cours,
Azur*, à tes rives splendides,
Du Croate dis les amours.
Tant qu’au soleil luiront tes plaines,
Patrie, et que sur tes hauteurs
La foudre ébranlera nos chênes,
Jusqu’à la tombe, à toi nos cœurs !
Traduction : Henri Carion (1812-1892). La traduction en vers français a été faite sur le même rythme que la poésie croate.
NOTES :
(*) Dans la traduction originale « Partout » figure à la place de « Azur » : en effet, en 1990 dans le texte officiel de l’hymne croate adopté par la Constitution une légère modification a été apportée au texte original afin que référence soit faite à la mer Adriatique, jusqu’alors curieusement absente des quatre strophes chantées.