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Le massacre des bisons en Amérique du Nord

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Histoire des Mescaleros


Un chef MescaleroLes Apaches, dont le nom pourrait venir de la prononciation espagnole du nom que leur donnaient les Zunis “APACHU” qui signifie: ennemis, s’appelaient eux-mêmes "Tideh" ou "N’de", le Peuple. Ils ne formaient pas une nation politiquement unie, mais un ensemble de peuples dispersés qui partageaient cependant une langue, une culture et une tradition religieuse. Ils n’ont probablement jamais été plus de six à sept mille.

Le nom "Mescalero" vient du mescal, une plante dont les graines jouaient un grand rôle dans leur alimentation. Le cœur cuit de cette plante était préparé par les femmes et une fois séché il constituait une réserve de nourriture pour l'hiver. Les Mescaleros, branche orientale des Apaches, occupaient au XIXe siècle le sud-est de l’actuel Etat du Nouveau-Mexique. Sous la pression des Comanches, ils avaient du, au milieu du XVIIIe siècle, abandonner leurs positions au Texas. En contact avec les tribus des Plaines du Sud, ils chassaient occasionnellement le bison et utilisaient souvent des tipis de peau plutôt que le traditionnel wickiup ou wigwam apache (huttes faites de branchages).

Depuis le XVIIIe siècle, des bandes mescaleros s’attaquent aux haciendas et aux bourgades mexicaines. Les Apaches ne cherchaient pas à conquérir de territoires, ni à anéantir des peuples dont ils tiraient une partie de leur subsistance, mais menaient des expéditions pour venger leurs guerriers tués lors des raids, la mise en esclavage de femmes et d’enfants et l'octroi de primes pour les scalps d’Apaches. L'afflux croissant de nouveaux migrants et l'intervention de l'armée réduisit la résistance des différentes tribus qui, les unes après les autres, durent se résoudre à accepter la vie dans les réserves. Les Mescaleros furent soumis en 1868 et placés dans une réserve à l'Est du Nouveau Mexique. Les Mescalero ne se distinguèrent pas dans les guerres contre les Blancs, à la différence d'autres tribus apaches telles que les Chiricahua. Au contraire, un chef comme Santana de la Sierra Blanca Mescalero ne cessa d'œuvrer pour la paix. Certains Mescalero tels que Gómez et Chihuahua résistèrent aux usurpations des Blancs ; par ailleurs la faction chiricahua de Geronimo comprenait des Mescalero. Mais de nombreux Mescalero servirent d'éclaireurs aux Blancs. Le recensement américain de 1990 fait état de 3 930 Apaches Mescalero.

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Carte des tribus indiennes :

Carte des tribus indiennes

Photo source: http://www.alta-california.com/californie_histoire.htm

Carte Californie 1860

Photo source: http://www.alta-california.com/californie_histoire.htm

Carte des tribus indiennes

Fleche

Pour aller plus loin ... Le dessous des cartes

Le Dessous Des Cartes est une émission de géopolitique et de géographie diffusée sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte.

Le dessous des cartes : Les indiens d'amérique du nord

Dans l'histoire, beaucoup de peuples ont été déplacés, niés, massacrés. Mais les Indiens d'Amérique ont en plus la particularité d'avoir ensuite été utilisés, caricaturés, et même valorisés. Souvenez-vous dans les films, les Westerns des années 50, ce sont des brutes à cheval, agressives, sans pitié, mais ils deviennent un peu plus tard des nomades paisibles, victimes du progrès dans "Danse avec les loups". Pour de nombreux Américains, ils furent des sauvages, mais ensuite ils sont devenus au fond, les premiers écologistes... Voyons avec quelques cartes comment les Etats-Unis ont éradiqué, puis avalé ces Indiens qui les précédaient.

Diffusion sur Arte le 08.12.2004 - Durée : 10 minutes


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La religion


Un SorcierLa Religion tenait une place essentielle dans la vie sociale des tribus, leur dieu suprême des apaches étant appelé "Ussen" ou "Yusn", celui qui donne la vie, et de nombreux rites marquaient les différentes périodes de l'existence.
L’humain n’est pas considéré comme plus important que l’animal, le végétal ou le minéral. Tous les éléments de la Création se partagent la Terre à égalité, et chacun est responsable des autres. Au cœur de toutes les cultures indiennes on trouve un même respect religieux, une même vénération pour le contexte géographique propre à chacune de ces cultures. Le paysage est sacré car il est source d’identité et de force.
Bien qu'ils aimaient faire la guerre, ils avaient peur de la mort et se pressaient d'ensevelir leurs morts et de brûler leurs biens. Ensuite, ils se purifiaient dans la fumée d'armoise (plante herbacée vivace de la famille des Astéracées) avant de quitter les lieux, pour échapper à la colère du fantôme du mort.
Le personnage du coyote — très présent dans les histoires religieuses — est un trickster : il a souvent un comportement inapproprié, ne respecte pas les convenances, trompe les humains mais subit aussi les conséquences de ses erreurs. Le coyote, comme d'autres animaux (le hibou, l'ours, le serpent), est considéré comme malfaisant et peut provoquer des maladies. Un autre tabou interdisait aux Apaches de manger de l'ours car celui-ci avait trop de ressemblance avec les humains. Ils leur étaient également interdit de consommer du poisson, un proche parent du serpent. Ils mangeaient, en revanche, grâce aux Espagnols, du cheval, du bœuf, de la chèvre et même du mulet. Mais ils ne touchèrent jamais au porc car il se nourrit des animaux qui vivent au bord de l'eau.
Le chiffre 4 revêt une importance presque divine dans la spiritualité. On peut citer les 4 points cardinaux et les 4 éléments de base: l’eau, le feu, le vent et la terre. Ils sont souvent associés à une couleur.

Ysun / Ussen / Usen : Esprit suprême des Apaches

Le Créateur pour les Apaches, Ysun est un esprit très puissant mais sans forme propre, une entité immatérielle dont l’influence s’étendrait à tout être vivant. Les autres dieux, importants, créés par Ussen étaient : Femme peinte en blanc ( ou Femme qui change) et l'Enfant de l'Eau. L'un de ces deux personnages aurait créé la Terre, mais tous les Apaches sont d'accord pour déclarer qu'ils ont été créés par l'Enfant de l'Eau. Son frère, Tueur d'Ennemi leur avait rendu un fier service en libérant les animaux du monde souterrain ou ils se trouvaient enfermés, mais ils seraient également à l'origine de leur malheur en créant l'homme blanc. Les « ga'ns » sont des esprits protecteurs représentés dans des rites religieux tels que la cérémonie de puberté des filles.

Manitou : Esprit suprême des Algonquins

Mot algonquien signifiant « l'esprit de l'esprit », « l'être mystérieux » ou simplement « mystère », qui représente le pouvoir inconnu de la vie et de l'univers. Il est le créateur de tout ce qui existe sur Terre. Cette notion se rapporte au culte du soleil et au concept de mana, une force personnelle surnaturelle, qui est très répandu chez les autochtones d'Amérique du Nord.

Wakan-Tanka / Waconda/ Wakanda : Esprit suprême des Sioux

Source suprême de la Sagesse, esprit généreux et tout-puissant des Sioux, celui qui éclaire le Chaman.

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Le calumet


Un calumetLe calumet, ancien mot provenant du français et désignant une pipe ou un tuyau de pipe dans les premiers registres historiques d' Amerique du Nord, est un élément puissant de la culture des Indiens et un symbole religieux. Le calumet est aussi au centre de la solidarité et du pouvoir des bandes indiennes. Les indiens utilisent bien entendu cette pipe pour fumer du tabac en offrande au Tout-Puissant. Associé au tonnerre et représentant l'honneur et le caractère sacré de toute vie, le calumet est souvent utilisé pour sceller des alliances, provoquer la pluie tant attendue et consacrer marchés et traités.

Extrait de Winnetou 1 :

(...) "Il alluma le calumet et tira une bouffée. Il souffla la fumée vars le ciel et vers la terre et dit : la haut habite le grand esprit et là sur la Terre poussent les plantes et vivent les animaux qu’il a prévu pour les guerriers Kiowa. Puis il tira quatre autres bouffées et souffla la fumée vers le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest. Dans ces contrées vivent des hommes rouges et blancs qui usurpent ces animaux et plantes. Nous allons les trouver et reprendre ce qui nous appartient. Bao a parlé. Howgh !" (...)

Fumer le calumet en récitant une prière demeure la façon traditionnelle de marquer le commencement de pourparlers entre les groupes ou les nations et pour sceller les amitiés. La fumée de la pipe monte très haut vers le Grand Esprit, en emportant avec elle les messages et les prières de tout le peuple. Pour les Indiens, une alliance scellée en fumant le calumet, est un engagement pris avec le soutien des esprits, donc un acte sacré ; comme par exemple pour un blanc jurer sur la Bible.

Les rites débutent en présentant le calumet préparé à bras tendus devant soi. Le calumet ne doit jamais être présenté avec le fourneau vers l'invité, sinon c'est un signe de rejet de celui-ci. On fait circuler la pipe en rond, en commençant par la personne qui se trouve à la gauche de celui qui fume, pour reproduire ainsi le sens de la marche du soleil. Quand quelqu'un parle et fume la pipe sacrée, il ne peut dire que la vérité, sous peine de voir s'abattre sur lui des malheurs infinis. Lorsqu'il parle, tout le monde l'écoute en lui prêtant une attention maximum et sans l'interrompre. Ensuite le calumet est présenté au ciel et à la terre puis en direction des quatre points cardinaux.

Traditionnellement le déroulement est le suivant :
- la première bouffée se pratique en pensant à ses ancêtres;
- la suivante est pour soi et ses proches;
- la troisième pour tous ceux qu'on aime;
- la dernière pour tous les êtres vivants de la terre;

On utilise pour fumer un mélange aromatique de tabac et d'herbes (sweetgrass, écorce de cornouiller, sauge, menthe...) appelé quiniquinick qui peut sembler un peu âcre à l'usage et qui faisait abondamment tousser les Blancs lors des signatures de traités. Les tuyaux de ces pipes sont souvent longs, faits de bois léger, peints de différentes couleurs et ornés de piquants de porc-épic, de perles, de fourrure et de plumes. Les fourneaux sont taillés dans de la pierre à savon, de la catlinite (variété d'argilite généralement de couleur brun-rougeâtre), dans de l'os ou moulés dans de l'argile. Ils sont gravés de dessins géométriques, enjolivés d'incrustations de plomb voir d'étain ou tout simplement polis.

Calumet

Calumet

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Le sac médecine


Extrait de Winnetou 1 :

(…) "Le chef bouillonnait de rage. Il frappa avec son poing la sentinelle inattentive au visage et lui arracha son sac-médecine du cou pour l’écraser avec ses pieds. Par cette action le pauvre diable a perdu tout son honneur." (…) "On peut alors imaginer quelle punition c’était pour la sentinelle d’avoir sa médecine arrachée et piétinée. Il ne dit pas un mot pour s’excuser ou démentir, il mit son fusil sur l’épaule et disparu entre les arbres. A partir de maintenant il était mort pour la tribu" (…)

Un sac médecineLes indiens d'Amérique du Nord utilisent les pochettes médicinales depuis des siècles. Le terme de "médecine" a été traduit par les blancs du mot "Wakhan" qui, en langue Sioux fait référence au sacré, au spirituel tel qu'employé dans le terme Wakhan Tanka ou Être Suprême. Le mot "médecine" a d'abord été utilisé pour désigner les "chamans" et les guérisseurs, on les appelait les "hommes-médecines". Au fil des années l'appellation s'est étendue à tout ce qui concernait la protection et la guérison. Il existe donc des "hommes-médecines", des "roues de médecines", des "sacs-médecines" etc...
Un sac de médecine est un élément qui représente spirituellement la personne qui le porte. Il devait rappeler à son propriétaire la relation personnelle qu'il entretenait avec le monde des esprits. Le sac de médecine peut être très petit (3 cm x 3 cm) ou très grand (70 cm de longueur). Il se porte autour du cou ou cousu sur les vêtements. Il est généralement fait de cuir de cerfs, wapitis ou de buffle. Le contenu du sac était généralement révélé à un individu lors d'un rêve ou d'une vision. Il choisi ensuite attentivement les objets qui seront inclus dans la pochette à partir des ressources qu'offre la Terre (plantes, minéraux, os d’animaux …). Ceux-ci ont tous un sens pour le propriétaire et possèdent des qualités particulières pouvant l’aider à trouver son chemin et à affronter les épreuves de la vie. Le contenu du sac n’est pas figé et peut être modifié par le possesseur à l'occasion de nouvelles révélations ou d’évolution dans la vie. Il est considéré comme un Être vivant, Sacré et honnoré comme tel. 

Témoignage d'époque (vers 1844)

Un sac médecineDans sa lettre n°6 - Confluent de la Yellow Stone, cours supérieur du Missouri - George Catlin (1796-1872) parle de "La bourse à medicine".

Parlons maintenant medicine ou mystères : docteurs, grands prêtres, charlatanisme, sorcellerie, magnétisme animal ! Il me faut marquer ici un temps d’arrêt, dans ma peinture comme dans le reste, jusqu’à ce que j’aie expliqué le mot medicine et le mot bourse à medicine, et aussi certaines interventions medicine opérées ici sous mes yeux ces jours derniers. Medicine est un mot important dans ces contrées et il est vraiment nécessaire d’en connaître la signification.
Les trappeurs de la région sont presque tous des Français et dans leur langue un docteur s’appelle aussi un médecin (1). Le pays indien est plein de docteurs et comme ils sont tous magiciens et sont versés, du moins font-ils profession de l’être, dans maints domaines mystérieux, le terme de médecin s’applique maintenant à tout ce qui est mystérieux ou inexplicable. Les Anglais et les Américains qui commercent aussi et parcourent ces contrées ont qualifié ces personnages d’hommes-medicine, un terme qui va au-delà de la simple appellation de docteur. Ces guérisseurs, cependant, sont tous des hommes-medicine car on les croit tous plus ou moins liés aux mystères et aux charmes qui les aident et les soutiennent dans leur art. Il y avait parmi eux, ainsi que parmi les Blancs qui se rendent dans la région, de nombreux personnages importants qui pouvaient disposer de pouvoirs magiques quand bien même ils n’avaient aucune compétence dans le domaine de l’utilisation des drogues et des médicaments. Par exemple, aux yeux de ces gens extrêmement superstitieux, je suis un homme-medicine de haut rang en raison de l’art que je pratique, chose étrange et incompréhensible pour eux, ce qui lui vaut d’être considérée comme medicine très puissante. Mon fusil et mes pistolets à percussion sont grande medicine et nul ne pourrait convaincre un Indien de s’en servir car ils disent que la medicine des Blancs leur est étrangère.
Les Indiens, toutefois, n’utilisent pas le mot medicine. Chaque tribu possède un terme qui lui est propre, synonyme de mystère ou d’homme-mystère.
La bourse à medicine est donc un sac-mystère dont il est nécessaire de comprendre le sens et l’importance car on peut dire que c’est là la clef de la vie et du tempérament indiens. Ces bourses sont confectionnées avec de la peau d’animal, d’oiseau ou de reptile, préservées et ornées de mille façons différentes selon le goût ou la fantaisie de celui qui les fabrique. Ces peaux sont généralement retenues par un lien à un élément de l’habillement de l’Indien, ou portées à la main. Elles sont souvent décorées de manière à constituer une parure supplémentaire pour leur possesseur et sont toujours remplies d’herbe, de mousse ou de quelque chose de similaire. D’ordinaire elles ne contiennent ni drogues ni médicaments, étant religieusement scellées et rarement, voire jamais, destinées à être ouvertes. Je constate que chaque Indien primitif porte sous une forme ou sous une autre une bourse à l’égard de laquelle il témoigne la plus grande vénération et sur laquelle il compte pour assurer sa sécurité et sa protection tout au long de sa vie. Il célèbre souvent des fêtes en l’honneur de sa medicine, lui sacrifiant chiens et chevaux. Il observe parfois des jours et même des semaines de jeûne et de pénitences diverses pour apaiser sa medicine qu’il s’imagine avoir offensée. Chaque individu de sexe masculin la porte, elle est son fétiche ou son protecteur surnaturel et il en attend sa sauvegarde au combat ou en toute autre situation périlleuse : dans de telles circonstances il serait considéré comme funeste ou de mauvais augure d’en être dépourvu.
La façon dont cette curieuse et importante pratique commence est la suivante : on dit d’un adolescent de quatorze ou quinze ans qu’il prépare ou forme sa medicine lorsqu’il s’éloigne du gîte familial pendant deux ou trois et même parfois quatre ou cinq jours. Étendu sur le sol dans un endroit solitaire situé bien à l’écart, il invoque le Grand Esprit, jeûnant sans discontinuer. Pendant cette période de danger et d’abstinence, lorsqu’il s’endort, le premier animal, oiseau ou reptile dont il rêve (ou dont il prétend peut-être avoir rêvé) est considéré par lui comme le mystérieux protecteur désigné par le Grand Esprit pour son existence tout entière. Il retourne alors chez son père et relate le résultat de son épreuve ; puis après avoir étanché sa soif et apaisé sa faim, il part en chasse avec armes ou pièges jusqu’à ce qu’il réussisse à se procurer l’animal ou l’oiseau du rêve. Il traite la peau entière, la décore selon sa fantaisie et la garde sur lui toute sa vie comme bonne chance selon l’appellation qu’il emploie. Elle est sa force dans la bataille et, à sa mort, son esprit protecteur, que l’on enterre avec lui et qui doit le guider sain et sauf jusqu’aux merveilleux terrains de chasse qu’il s’attend à trouver dans le monde à venir.
Pour un Indien la bourse à medicine est inestimable car la vendre ou la donner l’exposerait à un tel déshonneur au sein de sa tribu qu’il ne s’en remettrait jamais et, de plus, ses croyances superstitieuses s’opposeraient à ce qu’il s’en sépare puisqu’il la considère comme un don du Grand Esprit. Il emporte sa bourse au combat, s’en remettant à elle pour assurer sa protection ; s’il la perd à cette occasion, même s’il a combattu pour sa nation avec une infinie vaillance, la honte qu’il subit est presque aussi grande que celle qui le frapperait s’il la vendait ou la donnait. Son ennemi s’en empare et l’arbore devant les membres de sa tribu comme un trophée, alors que celui qui en est dépossédé perd le respect dû aux autres jeunes gens de sa nation et à jamais s’attache à lui l’appellation dégradante d’homme sans medicine ou de celui qui a perdu sa medicine, et ce aussi longtemps qu’il n’aura pu la remplacer ; cela ne peut se faire qu’en se jetant au cœur de la bataille et en s’appropriant celle d’un ennemi après l’avoir tué de sa propre main. Ce haut fait une fois effectué, le guerrier retrouve sa medicine, il regagne l’estime des siens, une estime supérieure même car cette nouvelle medicine reçoit l’appellation de medicine élevée ou honorable medicine. C’est un fait singulier que l’on ne puisse constituer sa medicine qu’une fois dans sa vie et tout aussi singulier que l’on puisse retrouver son statut en adoptant la medicine d’un ennemi. Ces deux règles sont des incitations énergiques à combattre vaillamment, la première afin de protéger et de préserver sa medicine, la seconde, au cas où on aurait le malheur de la perdre, de pouvoir la récupérer, en même temps que sa réputation, tout en luttant avec l’énergie du désespoir pour la sauvegarde de la communauté.
Telle est donc la bourse à medicine, sa signification et son importance. Et à la mort de son possesseur, elle l’accompagne dans la tombe, s’altérant en même temps que son corps.
(...)
(1) En français dans le texte (N.d.T.)

Source : George Catlin - Les indiens d’Amérique du nord (Editions Albin Michel - DL septembre 1994)

George Catlin et Karl May

L'édition de 1848 de George Catlin « Les indiens d’Amérique du nord » se trouve dans la bibliothèque Karl Mays. Il s'est servi de certains passages et de noms d'indiens pour son roman « Deadly Dust » (Poussière de la mort).


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L'habitat


Lien rapide vers : Les tipis - Le pueblo - Le wigwam et le wickiup

Les tipis :

Des tipisLe tipi est le symbole le plus représentatif des peuples amérindiens. Tant de cérémonies, de conseils, de rencontres historiques se sont tenues dans le tipi qu'il s'est imprégné de cette atmosphère légendaire de l'Ouest.
Le tipi est un mot Sioux utilisé pour désigner une maison portative. Cette maison ressemble à une tente en forme de cône. Son cadre est fait de longs morceaux de bois qui se rejoignent en haut et qui sont attachés ensemble ). En guise de toile, les indiens utilisaient des peaux d'animaux cousues ensemble et décorées. Il faut environ dix à douze peaux de bisons et 20 à 25 perches pour faire un tipi de taille moyenne (les Indiens vivant dans les plaines devaient souvent parcourir de longues distances pour trouver des arbres). Un Tipi peut mesurer jusqu'à 4.5 mètres de hauteur et 9 mètres de diamètre. La partie inférieure de la peau du toit est piquetée dans le sol. Ce sont les femmes qui s’occupaient de monter les tipis car ils étaient leur propriété. Il peut être assemblé en quelques minutes par des experts. La décoration varie suivant la tribu et selon l'histoire que le propriétaire veut raconter. Le tipi peut être aussi orné de trophées de chasse et de scalp.
Dans la majorité des tipis, il y a une place au centre pour un feu entouré de pierres qui chauffe un récipient posé sur un trépied en bois. La fumée sort par le sommet du tipi et est canalisée par deux déflecteurs orientables, qui se positionnent dans le sens du vent dans le but d'éviter les refoulements. On entre dans un tipi par une porte en peau décorée. On dort sur une couchette en peau de bison ou d'ours, étendue sur un sommier de joncs tressés. Le mobilier se compose de sacs en peau, de coffres à viande et de poteries.
Ces tentes servaient surtout au chasseurs de bisons dans les grandes plaines de l'ouest.

Description du Tipi (La main qui frappe et Winnetou - Winnetou 3 - page 141 - Flammarion 1962)

(...) Les tentes des habitants rappelaient celles des tribus du Nord, que j’avais eu déjà l’occasion de voir de près. Leur édification, assez sommaire, est exclusivement l’ouvrage des femmes, car les hommes de cette région laissent toute occupation n’ayant pas trait à la guerre, à la chasse et à la pêche, au sexe que nous qualifions communément de faible.
Ce sont les femmes qui préparent les peaux de bêtes, avec lesquelles elles confectionnent les huttes. Séchées au soleil, les peaux sont ensuite découpées, tendues et fixées sur des pieux, qui constituent la charpente de ces constructions rudimentaires. Et tous ces travaux pénibles, et qui demandent une certaine adresse, sont leur œuvre.
L’enceinte de chaque tente, toujours de forme conique, comprend deux compartiments concentriques, l’un intérieur, l’autre formant une sorte de couloir extérieur. Une ouverture ménagée au sommet de la tente sert de voie d’échappement à la fumée de l’âtre. Chacune des deux parties de la tente peut aussi être divisée en plusieurs pièces par des cloisons constituées par des peaux de bêtes. (...)

Tipis

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Le pueblo :

le puebloPueblo (de l'espagnol pueblo, « village »), peuple indien du Sud des Etats-Unis habitant dans des villages permanents aux maisons de pierre ou d'adobe très serrées (brique mêlée de paille séchée au soleil). Ce nom leur fut donné par les premiers colons espagnols au XVIe siècle pour les distinguer des Indiens nomades.
Ils construisaient des grandes maisons disposée en terrasses de sorte qu'elles se surplombaient l'une l'autre. Elles ne disposaient pas d'entrée, il fallait grimper par des échelles sur le toit et s'introduire par une lucarne pour accéder à l'intérieur. Avant de s'installer dans leurs villages actuels, les Pueblo avaient habité des villes dont les vestiges (villes troglodytes dans les falaises à pic ou grandes cités dans les vallées) témoignent encore que leur architecture était déjà assez élaborée. Ces villes datent du XIVe siècle, période d'apogée de la culture pueblo. La diversité culturelle et linguistique qui existe entre les Pueblo des différentes régions existait bien avant la conquête.
Du point de vue linguistique, on distingue quatre familles de langue : le hopi, le zuñi, le keres, le tanoan. Les Pueblo sont avant tout des agriculteurs, mais le type d'agriculture et le sens de la propriété varient beaucoup d'une région à l'autre. Vers le Rio Grande, les Indiens cultivent du maïs et du coton en irriguant des champs dans les vallées fluviales. Ils avaient autrefois des sociétés spécialisées dans la chasse au cerf et à l'antilope, dans les montagnes. Certains Pueblo de l'Est, comme les Taos et les Picuris, chassaient le bison dans les plaines. Les Pueblo pratiquaient, en se déployant par villages entiers, la chasse au lapin ; les femmes collectaient des plantes sauvages. Chez les Pueblo de l'Ouest, surtout chez les Hopi (le groupe le plus nombreux), l'agriculture présentait plus d'aléas, car le climat était plus sec.
L'art et l'artisanat indien ont surtout survécu chez les Hopi qui pratiquent encore le tissage et la vannerie. Les Hopi-Tewa ont fait renaître la poterie dans les années 1890. Dans la plupart des villages, on fabrique des bijoux d'argent et de turquoise.

Description du pueblo (Winnetou 1 - page 212 - Sonderausgabe Europäischer Buchklub)

(...) Le regard que j'avais maintenant jeté vers l'extérieur m'a fait comprendre que toute tentative de fuite aurait été insensée. Il m'avait montré qu'un pueblo était une prison sure. Jusqu'a maintenant je n'avais lu que des récits sur les pueblos indiens mais je n'en avais jamais vu. Ils sont construits à des fins défensives et aussi étrange que soit leur mode de construction il correspond parfaitement à cet usage. Le plus souvent ils sont construits dans les failles profondes des falaises et sont entièrement constitués de pierres et de maçonnerie et se composent d'étages dont le nombre dépend des possibilités locales. Chaque étage est en retrait par rapport à celui du dessous de façon à créer sur le devant une plateforme constituée par le plafond de l'étage qui se trouve plus bas. L'ensemble donne l'image d'une pyramide à gradins dont les étages les plus haut se positionnent plus loin en arrière dans la crevasse. Le rez-de-chaussée est ainsi plus en avant et plus large que les suivants qui se rétrécissent au fur et à mesure. Ils ne sont pas, comme dans nos maisons, relié à l'intérieur par des escaliers, mais l'accès n'est possible que par l'extérieur à l'aide d'échelles qui sont posées puis retirées. Si un ennemi s'approche les échelles sont retirées et il ne peut plus monter, sauf s'il a apporté lui même des échelles. Mais même dans ce cas il devra conquérir chaque étage tout en étant exposé aux tirs des défenseurs qui eut sont à l'abri, sur les plateformes supérieures, des armes des assaillants. Je me trouvais dans ce type de pueblo pyramidale et comme je venais de le découvrir au huitième ou neuvième étage. Comment pouvait-on descendre de là sans se faire remarquer par les indiens qui se trouvaient sur chaque plateformes ! Non, je devais rester. Je me jetai donc, sur mon lit et attendit.(...) - Traduction réalisée par le webmestre

Le pueblo

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Le wigwam et le wickiup :

le wickiupLes amérindiens vivaient dans des huttes de branchage en formes de dôme érigées par les femmes. Le wigwam (indiens de l'Est et du Nord-est) et le wickiup (indiens du Sud et du Sud-ouest) sont tous deux construits de la même façon. D'abord, il faut tracer un cercle de 3 à 5 mètres de diamètre sur le sol et préparer les trous qui serviront de base à la structure. Ensuite, il faut rassembler beaucoup de jeunes pousses d'arbre. Puis il faut placer les perches dans les trous et les plier pour obtenir la courbure voulue. Après cela, il faut placer de jeunes arbres autour de la structure afin de remplir la structure. Une fois que la structure est réalisée les indien réalisent le mobilier intérieur et le foyer. Pour finir la charpente était recouverte, en fonction de la région, d’écorce, de natte de jonc, (soit tissées, soit cousues) ou de peaux. Le sol était recouvert de branches de sapin ou d’épinettes afin d’isoler les occupants de la terre et aussi de le rendre plus confortable. Un feu était entretenu en permanence au centre et la fumée s’échappait par un trou fait en haut de l'habitation.

Le wigwam et le wickiup

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Le Totem


Le Totem

Le mot totem vient de "odoodeman" un mot de la langue ojibwés qui signifie "sa famille, son clan", ou "blason de la famille". Les poteaux totem peuvent avoir plusieurs dizaines de mètres de haut. Étant en bois ils ne se conservent pas plus que cent ans.
Le totem est est une grande statue, généralement en bois, représentant un animal considéré comme l'ancêtre de la tribu. Le totem est le protecteur de la tribu. Chaque amérindien d'une tribu peut avoir son totem personnel. Le totem est l'enseigne et l'arbre généalogique des bandes indiennes de la côte du Nord-Ouest. Les emblèmes sculptés sur un totem appartiennent à une lignée ou famille et en reflètent son l' histoire. Les animaux représentés sur les totems comme le castor, l' ours, le loup, le requin, la baleine, le corbeau, l'aigle, la grenouille et le moustique servent à affirmer visuellement l'appartenance à un groupe et son identité. Les totems sont habilement sculptés dans du genévrier rouge et peints de noir, de rouge, de bleu et parfois de blanc et de jaune. Leurs dimensions varient, les mâts de façade dépassant parfois 15 m de haut et 1 m de largeur à la base. Ils font généralement face à une rivière ou à l'océan.

Totem Retour aux onglets

Le travois


Travois_blackfoot A l'origine, le travois est formé de deux perches attachées sur l’encolure des chiens, formant une sorte de A, dont les deux extrémités glissent sur le sol. Une plate-forme de cuir tendue entre les deux perches supporte les bagages. Le travois à chien de l'époque antérieure à l'arrivée des Européens était petit et ne permettait de transporter qu'un poids de 20 à 30 kg. Les Indiens ne disposaient d'aucun animal de trait suffisamment gros pour utiliser un moyen de transport comportant des roues.
Avec l'apparition des chevaux, les tipis et les travois se sont agrandis, pouvant transporter plus de bagages et éventuellement des personnes.Ce type de moyen de transport, qui peut paraître frustre, était parfaitement adapté au relief des grandes plaines américaines. D'une mise en oeuvre facile, aisément remplaçable, le travois présentait beaucoup d'avantages pour des peuples qui se déplaçaient fréquemment. Tandis que les roues des chariots des Blancs qui empruntaient les vastes étendues de cet océan d'herbe se brisaient ou s'embourbaient continuellement, les perches des travois glissaient comme les patins d'un traineau, puis servaient d'armatures aux tipis.

Travois Retour aux onglets

L’indien et le bison


Les indiens des plaines tiraient tout du bison : nourriture, vêtement, armes, jouets, tipis ... Ce mode de vie a disparu avec la destruction des bisons par les blancs.

un bison au galop

« Voici les bisons, dit le Grand Esprit.
Ils seront votre nourriture et votre habillement.
Si vous deviez les voir périr et disparaître de la surface de la terre, alors vous sauriez que la fin de l’Homme rouge est proche et que le soleil se couche pour eux. 
»
(Légende kiowa)

Le bison (bison bison americanus), que les Américains appellent « buffalo », a tenu un rôle immense dans la vie des Indiens des Plaines, plus important peut-être qu’aucun animal dans l’histoire des autres peuples du monde.

Tatanka

Le bison mâle : tatanka (en sioux lakota) est un magnifique taureau de 1 m 80 au garrot, 3 m de long et qui peut atteindre un poids de 1.000 à 1.250 kg (vitesse 48 km/h). Il existe deux espèces de bisons en Amérique du Nord : le bison des Plaines et le bison des Bois (bison athabascae) légèrement plus petit. Leur longévité est d’environ 25 à 30 ans. La femelle (650 à 750 kg) a un petit par portée. C’est un animal agressif, à peu près impossible à domestiquer.

Son aire de répartition s’étend à l’origine sur environ 1/3 de la surface de l’Amérique du Nord (le troupeau à l’Est est rapidement exterminé dès l’année 1800 environ). Dans les Grandes Plaines, ses migrations s’étalent largement du Nord au Sud. Grossièrement divisés en trois grands troupeaux répartis au Nord, au centre et au Sud, il entreprend d’immenses migrations saisonnières en automne et au printemps. Au cours de leurs grandes migrations saisonnières, les bisons sont suivis par des hordes de loups blancs, de coyotes et d’oiseaux de proie prêts à fondre sur ceux qui, trop vieux ou malades, restent à l’arrière des troupeaux. Pour se défendre contre les prédateurs, les mâles forment un cercle autour des femelles qui, elles-mêmes, protègent leurs petits. L’origine du bison est évoquée dans des narrations mythologiques.

L’esprit du buffle, le premier de tous les bisons, est né dans une grotte située quelque part dans le Nord. C’était un animal superbe, d’un blanc pur (qui explique le mythe du « Bison Blanc », patron de tous les shamans).

Son origine

1521 : les premières chroniques espagnoles parlent du « taureau mexicain ». L’empereur aztèque Moctezuma II, dans son merveilleux zoo de Tenochtitlan (l’actuelle Mexico), présente quelques sujets à Cortez.
1530 : Alvar Nuñez Cabeza de Vaca, le premier Blanc à traverser le sud-ouest des États-Unis actuels, le rencontre au cours de sa randonnée dans les immenses plaines du Texas.
1541 : Coronado en croise lors d’une expédition vers Quivira. Il y aurait eu, avant 1800, près de 60 millions de bisons. Les « vieux Indiens » assurent avoir souvent vu des bêtes déferler, en un flux continu, plusieurs jours sans interruption (sur un front, a-t-on calculé, de quelque 60 km).

Selon l’estimation la plus généralement acceptée de Ernest T. Seton, il y a au moins 60 millions de bisons en Amérique du Nord à l'arrivée de l’homme blanc, pour 100000 Indiens dans les Grandes Plaines, mais les autochtones ne tuent initialement que ce dont ils avaient besoin. Les autres prédateurs naturels (loups, etc.) en tuent certainement beaucoup plus, mais ce ne sont généralement que les très vieux, les malades et les blessés.

Troupeau de bisons

En 1865 : il en restait 15 millions.
En 1869 : le transcontinental divise l’aire des bisons en deux. Ils sont encore si nombreux, cependant, qu’ils contraignent les trains à s’arrêter malgré l’intervention véhémente des mécaniciens qui, à grands coups de sifflets, cherchent en vain à les effrayer. Ces mêmes trains amèneront par la suite de trop nombreux chasseurs. C'est le début des grands massacres !

Les grands massacres

Les grands massacres se sont accomplis entre 1867 et 1884Les grands massacres se sont accomplis entre 1867 et 1884.
Les chasseurs de peaux, justement appelés « écorcheurs », utilisaient surtout le vieux Sharps 50, surnommé « The big 50 », « le tueur de bisons ». Le célèbre éclaireur William Frédéric Cody gagna là sa douteuse notoriété et son surnom : « Buffalo-Bill ». Il passe pour avoir abattu, à lui seul, 4 280 bêtes pendant les 17 mois où il travailla pour ravitailler, en viande fraîche, les ouvriers de l’Union Pacific. Cette hécatombe ne devait cesser qu'avec le dernier millier de bisons. On a relevé, pour un seul comté, une tuerie qui, étalée sur deux mois, a privé l'espèce de quelque 260.000 sujets.
Les dépôts des gares offraient, alors, le lamentable spectacle des tonnes de peaux qui, empilées, montaient en gigantesques pyramides. A la fin des grands massacres, les millions de squelettes de bisons avaient littéralement blanchi la Prairie où courait une odeur pestilentielle, car bien des chasseurs ne prélevaient que la peau et, parfois, la seule langue de leurs victimes. Plus tard, les marchands d'os devaient faire fortune en ramassant les squelettes les mieux conservés, qu’ils vendaient à des industriels de la transformation : les os, devenus du noir animal, servaient au raffinement du sucre; quant aux plus abîmés des squelettes, ils tenaient lieu, après pulvérisation, d'engrais.
Cette extinction du bison provoqua l'indignation, puis la colère des Indiens, privés de l'élément même qui tondait leur existence et l’assurait. Pour une grande part, les guerres indiennes trouvent leur origine là : plus de bison, par conséquent famine et misère. Influente à Washington, l'armée, qui arrivait mal à mater les tribus, se réjouissait. Significative, cette déclaration du général Philip Sheridan, en 1875 :

« Laissez-les donc (les écorcheurs) tuer, écorcher et vendre leur butin jusqu’à ce que les bisons soient exterminés! C’est la seule façon de fonder une paix durable et de favoriser l’avance de la civilisation ! ».

On ajoutera que la transhumance des troupeaux contrariait l’agriculture naissante. Cet acharné massacre — on ne dira jamais assez qu’il a provoqué directement la ruine des tribus des Plaines — inquiétait quand même quelques « ranchers » : de peine et de misère ils réussirent, en 1885, à réunir quelque 500 bêtes qui erraient ici et là, sauvant l’espèce de l’extinction.

L’extermination du bison prendra moins de 20 ans. Les Indiens eux-mêmes participent à leur destruction, où les engagent leurs besoins toujours plus pressants de produits manufacturés, que seul l’homme blanc peut leur fournir. Les peaux leur servent de monnaie d'échange dans les « trading-posts » des forts, où ils achètent, contre le produit de leur chasse, whisky et fusils.

Source : Les Indiens des plaines - Daniel Dubois et Yves Berger - Dargaud

« Un vent glacial a balayé la prairie lorsque le dernier bison s'est effondré ... un vent de mort pour mon peuple » (Sitting Bull)

Galerie photos (cliquer sur l'image pour ouvrir la galerie)

Galerie photos du tournage en Croatie

Karl May dénonce les grands massacres des bisons

Dans le roman - Le secret d'Old Surehand (Old Surehand II) - Karl May condamne le massacre des bisons perpétré par les blancs :

« L’instinct du chasseur s’éveillait naturellement en chacun de nous à cette vue : mais nous ne devions pas y céder, car nous n’avions pas le temps. En outre les ours nous avaient fourni plus de viande que nous n’en avions besoin. En effet, l’homme de l’Ouest ne tue jamais un animal quand il n’a pas besoin de sa chair. Il n’est pas vrai non plus que les Indiens se sont livrés à des massacres inutiles de bisons lors de leurs deux grandes migrations annuelles.
Les Rouges savaient trop bien que, sans ces immenses troupeaux, ils ne pourraient plus vivre et ils se gardaient bien de faire plus de viande qu’il ne leur en fallait. Si la race du buffalo est aujourd’hui éteinte, c’est la faute du Blanc.
Les grands massacres se sont accomplis entre 1867 et 1884On a vu se constituer par exemple des sociétés de chasseurs qui louaient des trains spéciaux qui devaient s’arrêter dans la Prairie lorsque l’on rencontrait une horde de bisons. On tirait alors par les fenêtres, par simple désir de tuer, jusqu’à ce qu’on en eût assez. Puis on continuait pour s’arrêter à la rencontre du prochain troupeau. Personne ne demandait si les bisons touchés étaient morts ou blessés. Les animaux atteints se traînaient aussi longtemps qu’ils le pouvaient, puis s’effondraient pour être dévorés par les vautours et par les loups.
C’est ainsi que l’on a tué, par simple caprice sanguinaire, des milliers et des milliers de bisons, et perdu des milliers de tonnes de viande sans qu’un seul être humain en tire le moindre profit.
Moi-même, je me suis souvent trouvé en des lieux où de tels massacres avaient été commis et j’ai vu d’immenses amas d’ossements blanchis. Les chasseurs n’avaient même pas emporté les peaux ni les cornes. La vue de ces cimetières de bisons devait soulever le cœur de tout authentique homme de l’Ouest.
L’on imagine sans peine ce que devaient en penser les Indiens et ce qu’ils en disaient. Ils étaient d’avis que le gouvernement non seulement tolérait ces abominables massacres, mais encore les encourageait, afin d’accélérer l’extinction de la race rouge ainsi condamnée à la famine. Et lorsque l’homme rouge essayait de se défendre contre ces tueries, on l’abattait tout aussi impitoyablement que le bison ! Où sont les bisons, où sont les fiers et chevaleresques chasseurs blancs ? Il ne reste sans doute plus un seul de ces héros de l’Ouest, dont les hauts faits et les aventures se racontaient autour des feux de camp. Leurs ossements sont dispersés un peu partout.
Lorsque la hache ou la charrue déterre en passant un de leurs crânes à moitié rongés, c’est sans doute que l’emplacement a été le théâtre d’une de ces attaques par surprise ou de l’un de ces combats désespérés dans lesquels, comme partout sur la terre de l’Ouest abreuvée de sang, la force brutale l’a emporté sur le droit...
»

Dans « La révolte des indiens Apaches - Winnetou 1 » Santer massacre de nombreux bisons

Des coups de feu retentissent dans la prairie. Santer, en compagnie du chef kiowas Tangua, massacre de nombreux bisons juste pour s'amuser. Les scènes de chasse proviennent du film « La dernière chasse » (The last hunt) de Richard Brooks réalisé en 1956 avec Robert Taylor, Stewart Granger, Debra Paget. Il est à noter que Stewart Granger à tourné dans plusieurs films de la saga Winnetou.

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Il est à noter que des scènes de ce film ont aussi été utilisées dans « Sur la piste des desperados - Winnetou III ».

La dernière chasse - The last Hunt

La dernière chasse - The last Hunt

En 1883, dans des paysages grandioses du Dakota, deux anciens compagnons font équipe dans une campagne de chasse aux bisons. Charley Gilson (Robert Taylor), au tempérament cruel, sadique et raciste s'oppose à Sandy McKenzie (Stewart Granger), plus humain et sensible, qui tente sans cesse de calmer les instincts meurtriers de son associé. Tandis que l'un prend de plus en plus conscience que tuer des animaux équivaut à conduire les Indiens à la famine, l'autre massacre sans pitié une de leur famille en gardant pour lui la seule survivante (Debra Paget). Cette dernière qui hait Charley se rapproche petit à petit de Sandy qui lui témoigne attention et tendresse. Dès lors, la rivalité des deux hommes ne fait que s'envenimer...


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Le Sharps 50 - « The big 50 »

Cartouches Sharps 50L’arme la plus meurtrière : le Sharps « Old Reliable » - N°3 modèle 1874 calibre .45 ou .50 à percussion centrale fit son apparition sur le marché à l’époque où la chasse au bison battait son plein. Robuste et précis, ce lourd fusil à un coup tirant une puissante cartouche métallique fut l’arme favorite des professionnels à l’apogée du massacre, dans les années 1870. Ce modèle utilisait des cartouches de calibre .50-90, avec 90 grains de poudre noire et une balle pesant normalement de 473 à 550 grains. Ce modèle, surnommé « Big 50 » (Big Fifthy) tuait les bisons avec une incroyable facilité. Avec cette arme redoutable équipée d’organes de visée sophistiqués, un bon tireur pouvait faire mouche à tous les coups jusqu’à 500 mètres et plus. Les histoires sont nombreuses à propos de chasseurs ayant abattus des centaines de bisons en une seule journée.

Prix d'un fusil Sharps : 100 à 150 $. Les prix s'effondrent après la disparition du bison pour tomber à moins de 50 $

Sharp 50

Document à consulter : La carabine Sharps logo clic

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Les indiens au temps des premiers photographes


Depuis Christophe Colomb, les Européens et les Américains blancs ont été fascinés par les Indiens. Cependant, même si le développement de l'Amérique blanche a décimé, ipso facto, les tribus indiennes, de nombreux Blancs se sont intéressés à leurs mœurs exotiques et à leur nature « primitive ».Et, tout naturellement, le public a voulu les découvrir, par l'image et par l'écrit. Vers le milieu du XVIIe siècle, de nombreux récits de séjours en captivité chez les Indiens ont connu un franc succès.
PocahantasDes peintres anglais ont portraituré les indigènes dès le début du XVIe siècle; beaucoup de leurs tableaux ont d'ailleurs été réalisés en Angleterre, lorsque des Indiens venaient en visite dans ce pays, tel le fameux portrait de Pocahantas, en habits anglais - preuve de son statut de « civilisée».
Pendant tout le XVIIIe siècle, les peintres ont poursuivi ce travail; durant cette période, les tableaux reflètent souvent l'idéologie préromantique du « bon sauvage », du « noble homme rouge », alors que d'autres présentent l'Indien sous l'aspect d'un sauvage fourbe.
Durant les premières décennies du XIXe siècle, la tendance commence à changer. Alors que les colonisateurs repoussent les limites de leurs peuplements et forcent les tribus indiennes à quitter leurs territoires, les intellectuels cherchent à mieux comprendre la culture indienne.
Ils désiraient profondément rendre compte « des mœurs, des coutumes et de la personnalité de cette race et de ces peuples intéressants, qui disparaissent rapidement de la surface de la Terre et qui n'ont ni historiens ni biographes pour peindre avec fidélité leur aspect et leur histoire ».
Un chariot de photographeEn 1839, le Français Daguerre annonce qu'il a mis au point un procédé permettant de fixer une image sur une plaque de cuivre recouverte d'argent ioduré. Comme toutes les nouvelles inventions, le daguerréotype a ses défauts. Tout d'abord, le temps d'exposition est de 8 à 30 minutes, ce qui rend difficile la fixation de scènes, et virtuellement impossible un reportage sur les us et coutumes. Les toutes premières photographies des Indiens d'Amérique déçoivent parfois. On s'attend à voir une culture vivante, et on découvre des hommes et des femmes à l'aspect figé et compassé. Cette raideur est due, pour une part, à des problèmes techniques. Le temps d'exposition était si long que les sujets étaient attachés à des armatures qui les aidaient à ne pas bouger. Dans ces circonstances, il était évidemment difficile d'avoir l'air naturel. Avec l'introduction de la plaque humide, en 1851, les pionniers de cet art nouveau voient leur tâche grandement facilitée. Toutefois, le procédé est toujours coûteux et très long, et l'appareil encombrant. La technique se perfectionna encore pendant la guerre de Sécession et les améliorations apportées à l'appareil photo en font désormais un instrument efficace et fiable.
Anecdote : Certains Indiens appelaient les photographes des « voleurs d'ombre», car ils croyaient qu'ils leur dérobaient une partie de leur esprit. Heureusement, la peur du photographe ne s'était pas généralisée à toutes les tribus. Par exemple les Blackfeet étaient « émerveillés et étonnés de voir leur image ainsi produite par l'action directe du soleil. Ils révéraient l'astre, et ils croyaient que le photographe était inspiré par leur divinité; dès lors, ils l'ont considéré comme un grand médecin».

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Un photographe renommé : Edward Sheriff Curtis

Edward Sheriff CurtisEdward Sheriff Curtis, dit « l'encyclopédiste de la mémoire indienne », est un photographe et ethnologue américain, né en 1868 et mort en 1952. Fasciné par les indiens d’Amérique, il va produire entre 1907 et 1930 environ 50000 prises de vue des 80 ethnies indiennes d’Amérique du Nord. Un journaliste écrivit : « Il devint un Indien. Il vécut, il parla indien ; il fut une sorte de Grand Frère Blanc. Il passa les meilleures années de sa vie, comme les renégats d'autrefois, parmi les Indiens. Il découvrit d'anciennes coutumes tribales. Il ressuscita les fantastiques costumes d'antan... ». Les Indiens de la Prairie étaient convaincus que Curtis était l'un des rares Blancs à partager avec eux l'Être suprême qui anime toute la création. Il en résultera une œuvre en 20 volumes et 2500 photographies, intitulée : « The North American Indian », un corpus sans équivalent dans l’histoire de la photographie. Le but de cet projet monumental est de sauver de l'oubli, par le texte et la photographie, les mœurs et les croyances ancestrales de quelque quatre-vingts tribus indiennes d'Amérique du Nord, qui, déportées, massacrées, décimées, parquées dans des réserves, furent, à l'aube du XXe siècle une race voué à une proche extinction. C'est, d'ailleurs, le titre du livre qu'il a publié : « a vanishing race », une race qui disparaît.
« La mort de chaque vieil homme ou femme entraîne la disparition de quelque tradition, de la connaissance des rites sacrés connus d'eux seuls ; par conséquent, l'information sur le mode de vie de l'une des grandes races de l'humanité doit être recueillie immédiatement pour le bénéfice des générations futures, sinon l'occasion en sera perdue à jamais. C'est cet impératif qui a inspiré le présent ouvrage », confie dans sa Préface « l'indianologue » et « le photohistorien artistique » convaincu et acharné que fut Curtis tout au long de sa vie.
Malgré la caution intellectuelle du président Theodore Roosevelt qui se considérait comme l'un des derniers Frontiersmen, et les capitaux du magnat des chemins de fer J. Pierpont Morgan, Curtis connut, dans l'accomplissement de sa mission, de graves difficultés financières qui l'épuisèrent physiquement et émotionnellement. Il meurt dans la misère à Los Angeles, le 19 octobre 1952, ruiné par son idéal.

Lien vers wikipedia.org

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Quelques autres photographes de cette époque (liste non exhaustive)

Mathew Brady (né vers 1823, Comté de Warren, New York - décédé en 1896 à New York), est un photographe américain actif pendant la guerre de Sécession.

Albert Bierstadt (Né le 7 janvier 1830 - décédé le 18 Février 1902).

Alexander Gardner (Né le 17 octobre 1821 – décédé le 10 décembre 1882).

Joseph Kossuth Dixon a réalisé un document avec de nombreuses photos (texte en anglais) qui porte le titre de : The Vanishing Race. Vous pouvez suivre le lien pour télécharger le document. Plusieurs formats Ebook sont disponibles.

George E. Trager a fait la célèbre photo du cadavre de Big Foot, gelé par quatre jours d'un terrible blizzard.

John Karl Hillers (Né 1843 à Hannover – décédé en 1925 à Washington) était un photographe de l'US Geological Survey et le Bureau de l'ethnographie américaine de 1871 à 1919.

Mark Raymond Harrington (Né le 6 juillet 1882 - décédé le 30 juin 1971).

Timothy H. O'Sullivan (Né en 1840 - décédé le 14 janvier 1882) est surtout connu pour les clichés qu'il réalisa durant la guerre de Sécession, et pour ses paysages de l'Ouest américain.

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Belles photos et peintures d'époque


Old picture
Site avec de nombreuses photographies anciennes. Cette collection comprend des images des années 1850 à 1940. Ces photographies couvrent le monde entier et présentent une vue unique sur notre passé. On peut y trouver de nombreuses photos sur l'ouest sauvage avec ses cowboys et ses indiens.

http://www.old-picture.com


First People
First People est un site sur les Amérindiens et les premières nations. On y trouve plus de 1400 légendes et plus de 400 accords et traités. 10 000 photos et cliparts agrémentent le site. On y trouve aussi des fonds d'écran, des images pour la création de site, des livres, des affiches, des bijoux , des sacs et bien d'autres réalisations artisanales.

http://www.firstpeople.us


George Catlin
George Catlin (Wilkes-Barre, Pennsylvanie, 1796 - Jersey City, New Jersey, 1872) était un peintre américain, un auteur et un voyageur spécialisé dans la représentation des Indiens d'Amérique et de leurs us et coutumes En 1821, il abandonne une brillante carrière d'avocat, pour se consacrer à sa passion : peindre les indiens.
Il voyage beaucoup dans les vastes territoires américains, et rapporte des peintures, des dessins et des objets d'artisanat. Son œuvre offre un témoignage essentiel sur la culture amérindienne. Son style est caractérisé par un trait synthétique et un minimalisme des couleurs, révélateur des conditions difficiles de ses voyages, et de la rapidité d'exécution nécessaire.

http://www.old-picture.com

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Dernière mise à jour : 11/05/2017